LA VALLE DU HAUT BREDA

Escapade au Coeur de Belledonne

milieux naturels en Belledonne

Aux portes de Chambéry et de Grenoble, une montagne et des Hommes, Le patrimoine naturel remarquable de Belledonne Adossés au sillon alpin de la vallée de l’Isère, les 80 km de la chaîne de Belledonne consti tuent une belle transition entre les massifs calcaires des préalpes du nord à l’ouest (Vercors, Chartreuse, Bauges) et les massifs cristallins du cœur de l’arc alpin à l’est dont elle est séparée par les vallée de la Romanche, de l’Eau d’Olle, du Glandon et de l’Arc. Elle se distingue de la Chartreuse par des sommets dont la blancheur étincelante hivernale révèle des altitudes plus alpines avec un Grand pic de Belledonne qui atteint 2978 m et des ver sants vertigineux. Belledonne constitue donc un lieu de connexion vital entre les Préalpes et le cœur du massif alpin pour de nombreux animaux, notamment les loups et les ongulés sauvages.

Des habitats mouvants mais colorés

Le froid, le gel et le dégel réussissent à pulvériser cette roche en cailloux de tous calibres qui s’accumulent en pierrier aux pieds des sommets. Dans ces habitats mouvants et minéraux, de nouvelles adaptations remarquables peuvent être observées avec des plantes aux racines très longues capables de résister aux avalanches pierreuses. Dans les parties plus stabilisées, on peut observer l’étrange artichaut sauvage qu’est la Leuzée de Lamarck

Clair comme de l'eau de roche

Plus de dix glaciers permanents alimentent un réseau de torrents dense et puissant d’une eau cristalline favorable aux truites fario indigènes et au chabot. Une multitude de cours d’eau s’enfoncent ainsi sur les versants boisés peuplés de salamandres mais c’est le Bréda qui a creusé la plus belle vallée alpine par son débit et ses crues redoutables. Cette ressource en eau a permis à Belledonne de devenir le berceau de l’hydro-électricité au XIXe siècle. Belledonne est l’un des massifs de la région comptant les plus fortes concentrations de tourbières acides en Rhône-Alpes. Elle représente un enjeu important pour ces zones humides très fragiles et menacées. Les tourbières acides sont le plus souvent situées en altitude et dans les secteurs où la pluviométrie est importante. Elles peuvent se former sur le moindre replat, de quelques mètres carrés à plusieurs dizaines d’hectares. Plus basses en altitude, elles se développent à la limite entre les collines calcaires et les grandes montagnes cristallines en concentrant une flore originale pour Belledonne. Le nombre et la diversité particulièrement remarquable des tourbières de Belledonne a permis la création de la Réserve naturelle du Luitel, du site Natura 2000 réseau des zones humides et alluviales des Hurtières, des arrêtés préfectoraux de protection de biotope de la prairie de l’Arselle et du marais de Sailles ainsi que de plusieurs espaces naturels sensibles d’Isère et Savoie

La richesse des milieux pauvres

Les pelouses sèches se développent sur les coteaux bien exposés, aux sols superficiels assez pauvres en nutriments et soumis à des conditions de sécheresse plus ou moins importantes. Elles sont peu productives. Le pâturage extensif et la fauche des pelouses et coteaux secs par les agriculteurs des balcons de Belledonne favorisent de nombreuses orchidées qui rivalisent de beauté en mêlant couleurs et formes des plus originales. C’est aussi le royaume des insectes parmi lesquels on compte de nombreuses espèces de papillons, ascalaphes, criquets et sauterelles. Ces coteaux connaissent depuis plusieurs décennies une déprise agricole sur les pentes les plus raides, les boisements spontanés menacent ainsi les abords de nombreux hameaux et villages.

Le Tétras-lyre

Vivant entre forêts et pelouses d’altitude, le tétras-lyre est une espèce à forte valeur patrimoniale fragilisée par les activités humaines et la fermeture des milieux. Ce galliforme de montagne séjourne toute l’année entre 1400 et 2300 mètres d’altitude. Il affectionne les espaces constitués à la fois de forêts claires aux sous-bois développés, de prairies et de landes où il y a une grande variété d’insectes, de fruits et de baies. En hiver, l’oiseau passe la plus grande partie de son temps sous la neige, pour limiter les déperditions de chaleur. Les dérangements répétés (ski hors-pistes, raquette) peuvent l’affaiblir et l’exposer à la prédation. En été, les poules nichent au sol, rendant vulnérable leur nichée. Espèce gibier soumise à plan de chasse, sa chasse n’est possible que sous des conditions très strictes dont un suivi très fin des populations. Pour limiter son dérangement, le mieux est de rester sur les chemins balisés avec son chien tenu en laisse, le cas échéant

Le Bouquetin

En 1983, dans le cadre des mesures de compensation à la création du barrage de Grand Maison, vingt bouquetins des Alpes originaires de Suisse ont été réintroduits sur le massif de Belledonne. Afin de garantir le succès de cette opération, 2307 hectares furent classés en réserve pour à la fois proposer une zone de quiétude favorable à l’installation de la population mais aussi étudier à long terme son fonctionnement démographique. Trente ans après, la reconquête du territoire par les lignes de crêtes est une réussite : 900 bouquetins occupent désormais la plus grande partie de la chaîne de Belledonne. Pour l’ONCFS, gestionnaire de la réserve de Belledonne, ce site d’expérimentation permet en tout premier lieu de mieux comprendre, sous les effets des conditions environnementales (climat, densité), les mécanismes démographiques à l’origine des fluctuations de la taille de la population de bouquetins. Des caractéristiques propres à l’espèce ont ainsi pu être mises en évidence : les jeunes des deux sexes, tout comme les mâles adultes présentent des taux de survie incroyablement élevés par rapport à ceux rencontrés chez d’autres ongulés

La forêt a l'assaut des versants

A l’étage des collines, du fond de la vallée jusqu’à 900 m les chênes pubescents occupent les adrets (exposition sud) tandis que les chênes sessiles et, par endroits, des châtaigniers sont plutôt en ubac (exposition nord). Au-dessus, dans l’étage montagnard, la place est normalement oc cupée par le hêtre et le sapin mais ceux-ci sont souvent supplantés par l’épicéa de culture. Plus haut en altitude, au subalpin, c’est l’épi céa qui est l’essence indigène puis il s’efface lui aussi devant le pin à crochet et le pin cembro, à la limite de survie des forêts. La forêt se bonifie avec l’âge : la plupart de nos essences forestières peuvent vivre plusieurs centaines d’années. Une forêt en libre évolu tion, au cours des siècles, se diversifie d’une manière extraordinaire. Elle accueille des chouettes et des chauves-souris dans les cavi tés des arbres, de nombreux insectes, champignons, mousses et lichens sur le bois mort à terre et sur pied, une myriade d’invertébrés et de mycorrhizes dans son humus. La couverture forestière consi dérable de Belledonne présente un atout naturel et économique re marquable si cet enjeu est partagé par tous les acteurs. D’aiguilles et de feuilles La forêt à l’assaut des versants Seul résineux autochtone dont les aiguilles sont regroupées par cinq, le pin cembro, ou arolle, peut atteindre l’âge de 600 ans, mais rarement plus de 25 m de haut. Toutefois, son tronc continue de croître en épaisseur et peut approcher les 5 m de circonférence. Ce pin, très abondant dans les montagnes des alpes internes (Hautes Alpes, etc) se trouve à Chamrousse en limite ouest de son aire de répartition. Cette particularité a permis à la cembraie de Chamrousse d’être classée en Natura 2000. Les graines du pin cembro font le régal du casse-noix mouche té, sans qui ce conifère ne pourrait survivre à pareille altitude. Le casse-noix constitue des provisions de graines pendant l’automne. La moindre cachette lui sert de garde-manger et ce stock l’aide ra à affronter l’hiver. Cependant, certaines graines enfouies dans le sol échappent à sa mémoire et il n’est pas rare de trouver 5 à 6 pieds de pin cembro germés au-delà de la limite supé rieure de la forêt. La gélinotte des bois est une espèce sédentaire et très territoriale. Cette petite « poule des bois » est un oiseau discret, difficile à observer, vivant à couvert dans l’étage inférieur des bois et des taillis, fréquentant également les lisières, les sentiers et les abords des chemins forestiers. La gélinotte vit entre 200 m et 1 800 m d’altitude. Tout comme le tétras-lyre et la bécasse des bois, la gélinotte des bois représente un bon indicateur de la biodiversité du milieu dans lequel elle évolue. Ainsi, la fédération départementale des chasseurs de l’Isère, en partenariat avec l’office national des forêts, le conseil général et la commune de St Martin d’Uriage, a mis en place une méthode d’évaluation permettant de diagnostiquer la valeur environnementale des forêts, en utilisant la gélinotte comme indicateur de biodiversité




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